6 février 2025

Les habitudes de consommation des habitants du Grand Genève dévoilées

Plus de 9000 résidents du Grand Genève ont participé entre mai et septembre 2024 à une enquête de consommation, actualisant celle réalisée en 2018. Cette étude, menée conjointement par le département du territoire du Canton de Genève, le Pôle métropolitain du Genevois français et la Région de Nyon, s’inscrit dans une volonté de mieux comprendre les comportements d’achat et leurs évolutions.

L’objectif principal de cette enquête était d’identifier « qui consomme quoi, où, comment, et pour combien? » tout en évaluant les impacts de la frontière et des tendances telles que le commerce en ligne. Les résultats alimenteront les stratégies territoriales en matière d’aménagement commercial et économique, renforçant ainsi la cohérence transfrontalière des politiques publiques portées par les partenaires institutionnels du Grand Genève.

Un territoire riche et dynamique

Le Grand Genève, bassin de vie transfrontalier regroupant plus d’un million d’habitants, continue de se distinguer par sa forte vitalité démographique et économique. En 2024, le budget annuel moyen de consommation d’un ménage résident y atteint CHF 16’148 (€ 16’288) , marquant une progression de 2% depuis 2018. Cette augmentation s’explique notamment par une hausse des dépenses alimentaires (+6%) et de bricolage-jardinage (+7%), tandis que l’équipement de la personne baisse (-9%).

Au total, les dépenses des ménages sur le territoire s’élèvent à 7,5 milliards de francs (7,6 milliards d’euros), dont 53% sont dédiées à l’alimentaire. La population suisse, représentant 58% des ménages, contribue néanmoins à 63% de ces dépenses.

Les défis du commerce physique face à l’essor du numérique

L’enquête révèle également l’importance croissante des achats en ligne, qui représentent désormais 22% des dépenses non alimentaires, soit une augmentation significative de 255% entre 2018 et 2024, ce qui équivaut à une multiplication par 3,5. Ce phénomène s’accompagne d’une stabilisation des flux d’achats transfrontaliers physiques, bien que ceux-ci restent une caractéristique forte de la région, notamment pour les produits alimentaires du côté français et l’équipement du foyer côté suisse.

Les données mettent en lumière des enjeux stratégiques pour les centres-villes et les espaces commerciaux, qui voient leurs parts de marché évoluer. Tandis que les espaces commerciaux de proximité gagnent en attractivité (+12% de chiffre d’affaires pour les centres intermédiaires), les centres-villes majeurs enregistrent un recul de -8%.

Vers une stratégie commerciale durable et cohérente

Les résultats de cette enquête constituent une base précieuse pour renforcer les politiques de promotion et d’aménagement commercial de chacun des partenaires. Elles visent à atteindre un commerce prospère à même de favoriser la consommation locale, les circuits courts, tout en préservant la variété des centre-villes, avec comme corollaire la réduction de la dépendance à la voiture et la décarbonation des livraisons. Les conclusions viendront nourrir les différents documents de planification et stratégies économiques du territoire, notamment en matière de surfaces commerciales et d’infrastructures adaptées au commerce en ligne, pour un développement commun et cohérent à l’échelle du Grand Genève.

Qu’en est-il du district de Nyon?

En 2024, le district de Nyon comptait 110’220 habitants, soit 45’849 ménages. Au total, ces ménages ont dépensé 870 millions de francs pour leur consommation courante en 2024, ce qui représente une hausse de +14% par rapport à 2018. Concernant la répartition des dépenses de consommation des habitants du district, 62% ont lieu dans le district, 16% dans le Grand Genève (dont 8% dans le canton de Genève) et 9% hors du périmètre de l’agglomération. La part des achats en ligne représente 13% (environ 100 millions de francs), soit une augmentation de 9 points en 6 ans. En effet, 25% des habitants du district ont augmenté leurs achats en ligne.

En 2024, 93% du chiffre d’affaires des commerces du territoire provient des dépenses des habitants du district (idem en 2018), tandis que 4% provient des dépenses de résidents suisses hors district et 3% de résidents français. Le retour de la population du district révèle que la moitié des sondés ont augmenté leurs achats dans les commerces de proximité et 62% optent plus souvent pour des produits locaux.

Voir la fiche en lien avec le district

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